Comment identifier vos propres besoins en accessibilité
Si vous ne savez pas encore quels sont vos besoins, observez vos réactions dans différentes situations. Les besoins en soutien se manifestent souvent par de la fatigue, de la frustration ou des tâches inutilement difficiles.
Identifiez les moments de difficulté
• Quand vous sentez-vous épuisé après une tâche qui semble anodine pour d’autres ?
• Quels environnements ou interactions sont particulièrement fatigants ?
• Quels éléments sensoriels vous posent problème ?
Repérez les schémas récurrents
• Avez-vous des difficultés constantes avec la gestion du temps ou l’organisation ?
• Préférez-vous des environnements très structurés ou plus flexibles ?
• Certaines interactions sont-elles plus agréables que d’autres ?
Testez des ajustements
• Essayez des instructions écrites au lieu d’orales.
• Expérimentez avec des outils anti-bruit.
• Modifiez votre emploi du temps pour inclure des pauses stratégiques.
Exprimez vos besoins clairement
• Au lieu de dire « Je suis nul en organisation », essayez « J’ai besoin d’un rappel écrit ».
• Au lieu de « Je ne supporte pas le bruit », dites « J’ai besoin d’un espace calme pour me concentrer ».
Comment poser des questions sur les besoins d’accessibilité (sans que ce soit gênant)
L’accessibilité ne devrait jamais être une réflexion de dernière minute ou un simple ajout. Elle doit être intégrée dès le départ dans la manière dont nous collaborons, organisons des réunions et interagissons. Plutôt que de mettre la charge sur les personnes concernées pour qu’elles défendent constamment leurs besoins, adoptons une approche proactive en posant des questions sur l’accessibilité et les besoins de soutien dès le début de chaque interaction.
Comment poser la question
Au début d’une collaboration
• “Je veux m’assurer que cela fonctionne bien pour nous deux. As-tu des besoins en matière d’accessibilité ou de soutien qui pourraient faciliter notre collaboration ?”
• “Chacun travaille différemment, donc si certains outils, formats ou structures te conviennent mieux, n’hésite pas à me le dire.”
• “Voudrais-tu que l’on parle d’accessibilité dès maintenant pour qu’on puisse mettre en place un cadre adapté dès le départ ?”
Lors de réunions ou discussions
• “Un ordre du jour écrit ou des horaires plus flexibles seraient-ils utiles ?”
• “Si le rythme est trop rapide ou si quelque chose ne fonctionne pas, fais-moi signe pour qu’on puisse ajuster.”
• “Préféres-tu des suivis écrits ou un message vocal rapide ?”
Dans un cadre social
• “Préféres-tu qu’on se retrouve dans un endroit plus calme ou à un autre moment de la journée ?”
• “Dis-moi s’il y a quelque chose qui pourrait rendre ce moment plus confortable pour toi.”
Proposer des options plutôt que de poser la question directement
Plutôt que de demander à quelqu’un d’expliquer ses besoins à partir de zéro, proposer des choix peut être une approche plus accessible :
• “Préféres-tu la caméra allumée ou éteinte pendant les appels ?”
• “Veux-tu qu’on communique par e-mail, message texte ou notes vocales ?”
• “Des points de suivi réguliers seraient-ils utiles, ou préfères-tu plus de flexibilité ?”
• “Veux-tu un ordre du jour à l’avance ou les discussions spontanées te conviennent-elles ?”
L’essentiel est d’intégrer ces questions naturellement, afin que l’accessibilité ne soit pas perçue comme une contrainte, mais comme un élément normal de la création d’espaces inclusifs.
Comment exprimer ses propres besoins d’accessibilité
Défendre ses propres besoins peut être difficile, surtout si l’on a l’habitude de s’adapter aux attentes des autres au détriment de son bien-être. Pourtant, les exprimer clairement aide à poser les bases d’un monde plus accessible. Voici quelques façons de communiquer ses besoins :
Dans un cadre professionnel ou formel
• “Je communique mieux à l’écrit. Si un appel est nécessaire, merci de le planifier à l’avance.”
• “J’ai besoin d’un ordre du jour clair. Peux-tu m’envoyer les points clés à l’avance ?”
• “Je travaille mieux dans un environnement calme. Peut-on réserver une salle sans bruit de fond ?”
Personnellement, j’indique mes besoins en accessibilité dans ma signature d’e-mail – cela permet aux personnes avec qui je collabore de savoir d’emblée comment travailler ensemble de manière fluide.
Dans un cadre social ou communautaire
• “Les environnements bruyants peuvent être compliqués pour moi. Y a-t-il un espace calme où je pourrais me retirer si nécessaire ?”
• “J’ai parfois besoin de pauses lors de longues conversations. Ce n’est jamais personnel !”
• “Je préfère les messages écrits aux appels et j’apprécie une communication claire et directe.”
L’objectif n’est pas de se justifier ni de s’excuser pour ses besoins, mais simplement de faciliter les interactions pour soi et pour les autres.
L’accessibilité au quotidien | De petits ajustements, un grand impact
L’accessibilité ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap ou neurodivergentes – c’est une approche qui bénéficie à tout le monde. Quelques ajustements simples peuvent faire une réelle différence :
• Ajouter ses besoins d’accessibilité à sa signature d’e-mail.
• Vérifier avec ses ami·e·s ce qui les aide à se sentir à l’aise et soutenu·e·s.
• Normaliser l’usage d’outils sensoriels, les modes de communication alternatifs et les espaces flexibles.
• Plaider en faveur de l’accessibilité dans les espaces publics, les lieux de travail et les événements communautaires.
Lorsque l’accessibilité est intégrée dans nos interactions quotidiennes, elle devient une norme plutôt qu’une exception. L’objectif n’est pas de proposer une solution unique pour tou·te·s, mais d’encourager la flexibilité, le choix et un meilleur design pour permettre à chacun·e de participer pleinement. En adoptant ces ajustements conscients, nous construisons un monde qui ne se limite pas à répondre aux besoins, mais qui les anticipe et les soutient activement.